Équipe féminine des Carabins

Se lever quand ça compte

C’est la fin d’un cycle pour certaines et le commencement d’un nouveau pour d’autres. De retour à Montréal après sa conquête du Championnat national, l’équipe féminine de soccer des Carabins de l’Université de Montréal sait que le triomphe s’est joué à peu de choses, mais qu’elles l’ont mérité.

Un tir en haut à droite. Un autre en bas à gauche. Puis un dernier en haut à droite. C’est la séquence de tirs qu’a arrêtée la gardienne Catherine Langelier. C’était lors de la séance de tirs de barrage du match de demi-finale du Championnat national contre les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa.

L’étudiante-athlète de troisième année a bloqué les trois tirs coup sur coup pour offrir la victoire à son équipe, et ainsi lui assurer une place en finale, contre le Rouge et Or de l’Université Laval. Un exploit auquel toutes ses coéquipières, et la principale intéressée, repensent avec des étoiles dans les yeux.

« Je ne peux même pas dire à quoi je pensais à ce moment-là », précise la gardienne lors d’une rencontre organisée dans le vestiaire de l’équipe, mercredi.

Sa seule motivation était d’être à la hauteur pour ses coéquipières, qui avaient effectué un travail colossal devant elle pendant près de deux heures.

D’autant plus qu’il s’agissait d’un énorme défi pour l’étudiante en enseignement, car les tirs de pénalité ont été « sa bête noire » cette saison. Elle persiste à dire que cette facette du jeu lui avait posé problème pendant toute la campagne et qu’elle avait failli à la tâche à quelques occasions.

« Je n’aimais pas trop ça y penser et j’en avais parlé avec l’entraîneur de gardiens avant qu’on quitte pour le championnat canadien. Il m’avait dit de visualiser les tirs si jamais ça arrivait », se souvient-elle.

Ce qui devait arriver arriva et ce qui avait le potentiel de les couler les a finalement sauvées. Les Carabins doivent une fière chandelle à leur gardienne pour ce moment d’anthologie, et elles le savent.

Les meilleures doivent être les meilleures

Gagner un championnat arrive rarement par hasard. Chaque victoire est l’assemblage d’un tas de facteurs, dont le rendement des meilleurs éléments.

Mégane Sauvé fait partie du noyau de cette équipe championne. Elle a survolé la saison 2022 et s’est imposée lors des éliminatoires. Joueuse par excellence du RSEQ et du Championnat canadien, la milieu de terrain a conclu sa carrière universitaire comme elle l’a commencée. Avec un titre national.

« C’était stressant. Très, très, très stressant. J’ai dû gérer mes émotions », raconte l’athlète de Saint-Hyacinthe au sujet du match final contre leurs rivales de Québec, au stade Telus.

En 2017, elle faisait partie de l’équipe qui a ramené un premier titre national au CEPSUM. La différence, c’est que cette année, il y avait des attentes. Ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans. « Pendant la saison, ça a été un obstacle, parce qu’on regardait beaucoup le résultat. Une fois qu’on est passées par-dessus cette pression, on a joué à notre manière, et c’est pour ça qu’on a gagné le tournoi. »

Sauvé a participé à tous les buts de son équipe. Elle a notamment fait la passe décisive sur le but victorieux de Justine Lalande à la 75minute.

Au-delà de ses qualités athlétiques et de son rendement, c’est davantage son leadership qui a marqué ses coéquipières.

Maude Lagacé explique que Sauvé « est toujours là pour tout le monde. C’est une rassembleuse. Elle prend soin de tout le monde. C’est une leader complète, tant sur le terrain qu’à l’extérieur ».

Vaincre ses rivales

Pendant la saison, les Carabins avaient perdu leurs deux affrontements contre le Rouge et Or.

Elles se sont vengées deux fois plutôt qu’une en finale provinciale et nationale. D’autant plus que le plus gros match de la saison avait lieu sur leur terrain, sous la pluie et dans le froid.

« Ça a rendu la victoire encore plus significative dans les circonstances. De jouer le grand match, et dans le stade de nos grands rivaux. »

– Kevin McConnell, entraîneur des Carabins

La milieu Santy Malanda s’est plu dans cette position. Leur but était de gâcher la fête et elles y sont parvenues : « On était un peu la bête noire. On n’était pas les favorites. La foule fait partie du jeu, c’est un facteur, mais ça ne nous a pas affectées. »

Les Carabins avaient été éliminées l’année dernière en demi-finale du championnat national et elles entretenaient le sentiment du devoir inaccompli. « On voulait rectifier ce qui est arrivé l’année passée », souligne McConnell.

C’est maintenant chose faite, et la prochaine mission sera de garder le trophée dans la métropole.

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